warp and weft, en français « chaîne et trame », sont les directions des deux fils qui, entrecroisées, forment un tissage ; la trame dans le sens de la largeur, la chaîne dans le sens de la longueur. Les métiers à tisser fonctionnent, avec leur navette et leur peigne, sur ce principe.
Il n’est question ici ni d’une grande tapisserie, ainsi qu’en parlait parfois Morton Feldman, ni d’un processus systématique de tissage. Warp and weft prend le prétexte d’un état particulier de la matière – comme d’autres de mes pièces (plasma, grains, slices, etc.) – pour s’échapper du temps des longues tensions. Sa forme repose sur des tensions fragmentaires, obtenues localement par des contrastes harmoniques et des textures de courtes et rapides répétitions, à la manière de points de couture.
warp and weft est empreint de culture persane – on y reconnaîtra peut-être quelques articulations caractéristiques du santoor – et est dédié à Nina Maghsoodloo.
warp and weft : Oeuvres de Sara Glojnarić, François Sarhan, Pierre Jodlowski, Gérard Pesson
Charles-David Wajnberg : warp and weft pour piano (2018, création)
- Nina Maghsoodloo, piano
- Guido Pedicone, technique